Ce que l’on porte nous porte

Il y a des vêtements qu'on enfile sans y penser, et d'autres qu'on choisit presque comme un talisman.

Un pull doux dans lequel on se réfugie les jours fragiles.
Une robe qui nous rappelle qu'on peut encore se sentir belle.
Une paire de boucles d'oreilles offerte par quelqu'un qu'on aime, petit éclat de lumière contre la joue.

Les vêtements ne sont pas que des tissus.
Ils absorbent nos souvenirs, racontent nos moments, et parfois nous protègent.
Ils deviennent des repères quand tout vacille, des points d'ancrage dans la tempête.

Après un cancer, un corps changé, une confiance ébréchée… s'habiller peut devenir un acte chargé.
D'émotions contradictoires, d'inconfort soudain, de doutes qui surgissent face au miroir.

Mais il peut aussi devenir un acte de reprise de pouvoir.

Quand on a l'impression de ne plus se reconnaître, quand notre propre reflet nous semble étranger,
les vêtements peuvent aider à se redessiner un contour.
À dire au monde (et surtout à soi-même) : « Je suis encore là. Différente, peut-être. Mais présente. Vivante. »

S'habiller après, ce n'est pas forcément chercher à plaire ou à masquer ce qui a changé.
C'est parfois juste chercher à se sentir bien.
En accord avec cette nouvelle version de soi.
En sécurité dans sa peau transformée.
En beauté, une beauté qui n'obéit à aucune norme extérieure, mais à un sentiment intérieur, fragile et précieux.

Ce n'est pas une armure pour affronter les regards.
Ce n'est pas une vitrine pour séduire.
C'est un langage pour exister.

Un langage qui peut devenir un espace de liberté, même minuscule, même discret, dans un moment où tout semble flou et incertain.

Certains matins, on choisira la douceur : ce chemisier en soie qui caresse la peau cicatrisée, ces couleurs pastel qui apaisent l'âme.
D'autres jours, on osera l'audace : cette veste rouge qui claque, ces talons qui redonnent de la prestance.

Il y a les vêtements-refuge et les vêtements-manifeste.
Les tenues-cocon et les tenues-déclaration.

Alors oui, il y a des jours où l'on choisira un vêtement pour se protéger, pour créer une bulle bienveillante autour de soi.

Et d'autres, pour s'affirmer, pour proclamer sa renaissance.

Mais toujours, ce que l'on porte peut nous aider à tenir.
À avancer pas à pas.
À se retrouver ou à se découvrir autrement.

Parce qu'après tout, s'habiller, c'est aussi une façon de se raconter.
Et notre histoire continue.

À bientôt et prends bien soin de toi jusque là.

Laura, ta complice de style, de sens, et d’après

Jeune femme qui met en ordre des foulards servant à la colorimétrie

À toi qui lis…

Si ces mots résonnent, sache que tu n’es pas seule.
(Re)trouver son image après une épreuve,
ce n’est pas une affaire de surface,
mais une histoire de sensations.
De justesse.
D’alignement.
D’un regard posé sur soi, autrement.

Parmi les outils qui accompagnent ce chemin, il y a les vêtements.
Pas pour rentrer dans un moule,
mais pour renouer avec ce qui réveille le corps…
et parfois, l’élan.

Je le vois souvent :
un vêtement choisi, c’est une façon de se dire
« je me vois. »

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Ce n’était pas mon corps, le problème.